🏨 Du haut de ces années ... l'innovation d'une ville.

Illustration J.Patoux Perspective
du centre-ville Plaquette EPALE

🏨 Dans les années 70, .la volonté des aménageurs de ne pas bâtir trop élevé était claire.On ne voulait pas reproduire l'opération de la ZUP de Mons qui n'était pas loin des chantiers de la ville nouvelle.
En cette année 1974 Les éléments naturels dominent la seule exception de l'époque étant le domaine universitaire Juridique et Littéraire (surélevé de 5m au dessus du sol naturel) et donc visible des quartiers en construction du Château, Pont de Bois et Hôtel de Ville. Entre 1974 et 1979 lorsque ceux-ci n'étaient pas encore terminés ( voire même absents) : Nos voisines Hellemmes et Mons-en-Baroeul avaient un "joli" vis-à-vis avec un panorama ponctuée de grues, ce paysage comme on le voit était encore séparé par des champs qui firent place un peu plus tard au boulevard de l'Ouest.
La ville nouvelle ne s'est pas distinguée par sa hauteur mais par la diversité de son architecture, un agencement des quartiers original, des équipements répartis dans tous les quartiers,  une prépondérance des espaces verts, ce qui devait être LE quartier aisé de Lille ( Lille-Est) est devenu une ville innovante qui pour un temps fût éloignée des tumultes des villes voisines plus denses. Avec la répartition des équipements collectifs, des zones d'activités, et des surfaces commerciales, on a su recrée la notion de quartiers indépendants. Ce constat a perduré durant 30 ans, certains quartiers ont connu  ensuite un phénomène de désertification des petits commerces ainsi qu'une augmentation de la moyenne d'âge sur les 20 dernières années, il reste alors des échanges plus limités entre les quartiers.

Ph1 FRAM059MEL_08Ph051_007 prise de vue du Parking des Résidences "America" de Mons en Baroeul.
On constate l'omniprésence des champs qui sépare ce site du village de Flers-lez-Lille
De gauche à droite, Flers et le Clocher de son église, au loin les immeubles du quartier Résidence,
à droite la faculté Lettres et Droit en construction,
Au vue de l'avancement des travaux de l'université et la présence de grues, la prise de vue date de 1974 peu avant son ouverture.

ph2 FRAM059MEL_08Ph051_077
1974 - La Zup de Mons-en-Baroeul limitée par la rue Jule Ferry, et séparée par les champs.Au premier plan les tours "america", la chaufferie pyramidale,  en bas à droite le Fort de Mons.  Avec la construction du boulevard de l'Ouest 4 ans plus tard, Mons et Flers vont progressivement se confondre avec l'arrivée de multiples zones d'activités commerciales.

Ph3 Métropole Lilloise Est (Février 2023)
de gauche à droite: Euralille , la cité administrative,
le beffroi

Revenons en 1974,  les chantiers de la ville nouvelle sont visibles des communes limitrophes par les grues mais les ouvrages restent à une hauteur relativement faibles ( excepté le quartier Hôtel de ville qui comptera le plus d'immeubles supérieurs à  5 étages.  En prenant un échantillon (non exhaustif) de 181 ouvrages réalisés  de 1970 à nos jours, il en ressort les données suivantes :
▫ 44% des constructions ont été dédiés aux logements,
▫ 28%  aux bureaux , commerces et industries,
▫ 18% à l'éducation et la culture,
▫ 3% pour les transports ( stations de métro, bus...),
▫ 2% pour l'hébergement ( Hôtels),
▫ 5% pour des ouvrages divers.

La hauteur moyenne cumulée des ouvrages est de 19,25m pour les logements et 19,62m ( pour les bureaux et autres structures..)
Ces moyennes similaires sont dues à la mixité des ouvrages et surtout aux logements intermédiaires, on a construit parfois au même moment les bureaux et les maisons (exemple avec

ph4 Métropole Lilloise  Ouest de G à dr.La Tour Hertzienne
, la ZUP de Mons-en-Baroeul(Février 2023)

le parc d'activité des Moulins où tout est construit avec les mêmes matériaux) La hauteur maximale atteinte est de 145m pour la tour hertzienne et un minimum de 3m pour des ouvrages divers.
Cette moyenne a augmenté au fil des années lorsque de nouvelles zones d'activités ont fait surface. De nos jours, Villeneuve d'Ascq n'est toujours pas identifiable dans le paysage urbain et se font dans la métropole. (cf loin de la métropole) A l'Ouest on constate que seules la Zup de Mons et la tour hertzienne se démarquent du panorama, on ne distingue pas les hauteurs de la ville nouvelle, plus à droite c'est la métropole Lilloise,  on voit Euralille , la cité administrative , le beffroi...
Du sol les démarcations entre la ville nouvelle et les communes alentours ne sont plus, seuls les écriteaux indiquent que l'on passe d'une commune à une autre. Conséquence des multiples chantiers d'ouvrages qui se sont succédés, La densité de population du Nord est 454,1 habitants par kilomètre carré en 2020, est quatre fois supérieure à celle de la France entière qui est de 106,1 hab./km2 pour la même année ***

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Source  :
📚 https://www.pss-archi.eu/immeubles/FR/5-59009/0/2/0-0
📚 Ph  C.Delannoy Métropole Lilloise Février 2023 Lieu de Prise de Vue :  Heuvelland / Landhuis Molenhof
Archives MEL : 
📚 FRAM059MEL_08Ph051_007
📚 FRAM059MEL_08Ph051_077
📚 Dessin J.Patoux : vie nouvelle dans une ville nouvelle (plaquette epale)

📚 Articles connexes :
https://memoire-urbaine-du-nord.blogspot.com/2021/06/le-boulevard-de-louest-lautre-jonction.html
https://memoire-urbaine-du-nord.blogspot.com/2022/02/loin-de-la-metropole.html

https://memoire-urbaine-du-nord.blogspot.com/2021/06/le-boulevard-de-louest-lautre-jonction.html
*** https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_du_Nord

La croissance d'une ville, La nostalgie des grands espaces.

Les premières habitations individuelles ou collectives de la ville Nouvelle connurent des habitants curieux, avides de changements, prenant l'opportunité d'habiter près de leur lieu de travail avec une certaine vision du confort, certains y ont trouvé ce qu'ils attendaient avec quelques nuances, d'autres eurent des déceptions, mais c'est surtout le sentiment d'aborder une terre inconnue, pour certains des lieux partis de rien, avec quelques traces de la ruralité environnante. Lesquelles deviendront un souvenir lointain au fil des années de croissance rapide d'une ville qui aura toutefois su garder son surnom de ville verte. A la base, le projet évoque un vaste ensemble de quartiers : Lille -Est  une zone mi-résidentielle  mi-universitaire qui relie la capitale des Flandres par un futur métro Le but est de contenir la croissance démographique en élargissant l'agglomération. On prend comme base les facultés, on construira les quartiers autour d'elles ! Le Triolo et Hôtel de ville pour la cité scientifique, le Pont de bois et le Château pour celle de Lettres et Droits... Durant les années 70, l'architecture entre dans une nouvelle ère, et de nouveaux concepts, la plupart centrés autour de l'habitat fonctionnel, un espace pratique à vivre avec une esthétique d'avant-garde, futuristes diront certains. Les architectes imaginatifs  respecteront le cahier des charges du projet des aménageurs avec des détails qui rappellerons que nous sommes dans une ville nouvelle. Faire cohabiter les zone d'activités et les zones résidentielles, assembler les zones urbaines et naturelles de façon harmonieuse sans les replier sur elles-mêmes.. Densifier les différents quartiers d'une manière pratique, l'année plus structurante est 1974 puis celle qui suivit,  4 ans après le 1er coup de pioche au quartier du Triolo,  le quartier du Château est en expansion , les grands équipements du quartier Hôtel de Ville sont lancės ( le stadium Nord, la faculté Lille 3, le lancement de l'appel d'offre du grand centre commercial, la fin de la construction de la Rose des Vents)  La voie Rapide dite Boulevard du Breucq est achevée tandis que le chantier du Boulevard de Roubaix qui a pris du retard est en finition pour cette fin d'année 74 ( cf Phot'R 1974 à droite avec les engins de chantiers visibles), le quartier Cousinerie est en devenir avec un début de lotissement résidentiel inhabité et en finition (cf Phot'R 1974 les maisons Bâtir au premier plan). L'objectif initial de ce VIe plan étant la finition de l'ensemble universitaire Lettres et Droits , les équipements de la métropole et la rocade desservant les futurs quartiers, en y ajoutant les travaux d'adduction d'eau, de gaz et d'électricité,  et la télédistribution. *** C'est durant les années 75 à 77 dont  l'animation des chantiers rappellera que peu d'espaces resteront vides après le passage des engins. Certains habitants profiteront  des derniers grands espaces avant la finition des quartiers. En voyant partir une certaine image d'une ville en chantier perpétuel avec  soulagement mais aussi avec regrets sur ce paysage naturel et ses parcelles de champs disparues au profit du milieu urbain que les aménageurs modifieront avec une large prédominance aux espaces verts. 76 -77 , tous les éléments d'une ville sont réunis, mais il lui faut une âme, en l'animant socialement , culturellement, les premiers habitants ont "fait" la ville en lui donnant cette identité particulière. Le reste appartiendra à l'histoire....

Octobre 1977 - Quartier Pont de Bois - univ. Lille 2 et 3 2 Juillet 1974, Le quartier Ouest de la Cousinerie - Phot'R   5 Février 1975 Cousinerie - Allée des Cousins / Allée des Coursives - Phot-R   Brigode / Château / Cousinerie 1977 phot'R

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*** Ville Nouvelle n° 08 décembre 1974
Photos :
Octobre 1977   Quartier Pont de Bois - univ. Lille 2 et 3  P.Bruyelle
2 Juillet 1974, Le quartier Ouest de la Cousinerie - Phot'R
5 Février 1975 Cousinerie - Allée des Cousins / Allée des Coursives - Phot'R
Brigode / Château / Cousinerie 1977 phot'R