🏬 Accepter le progrès c'est accepter le changement et réciproquement ...
Il arrive parfois ( souvent ?) que l'on devient nostalgique du passé
quand le présent ne se révèle plus à la hauteur de notre vision des
choses, celles "d'avant".
on s'attache à trouver des lieux qui ont défié le temps
comme pour se rappeler la vision d'un ancien tableau plus beau et dont
les couleurs n'auraient pas été altéré par le temps.
50 ans après, la ville nouvelle garde son appellation... dans les écrits d'architecture et ouvrages urbains des années 70.
Force
est de constater que rien n'est immuable et que la ville doit passer
par des rénovations, des réparations, des extensions .
En dépit du
fait que l'ensemble reste fidèle à la réalisation initiale les traces
du passé s'estompent peu à peu au fil des transformations et seuls demeurent les souvenirs de ceux qui sont restés.
Ces anciens qui vivent probablement ce
qu'ont vécu les premiers habitants, les occupants d'une terre vierge ou
plutôt cultivée , nombreux étaient agriculteurs et ont vu leur
panorama changer en tout juste 10 années.
Quartier du Château, lac des Espagnols, Eglise de Flers, Décembre 1975, une année riche en chantiers |
Chantier de la future rocade de Lille-Est en novembre 1973 |
Par chance, depuis 50 ans la ville est partiellement entourée par les champs cultivés ou non , avec les abords du Lac du Héron, ils sont protégés pour la plupart par un arrêté municipal reconductible qui n'autorise que les constructions agricoles et de loisirs et ce malgré les regards insistants des promoteurs immobiliers.
D'un bout à l'autre de la ville le contraste est frappant d'un côté un lac bordé d'étendues naturelles des forêts des champs, des quartiers aérés , et en remontant vers le nord de la ville, on découvre un urbanisme plus fouillé où la densité croissante de la ville s'étire là où elle le peut.
Curieux paradoxe lorsque les urbanistes étudient les moyens pour aérer un espace qui étouffe par endroit, une ville scindée en 2 par le boulevard périphérique, cicatrice béante et bruyante qui ne s'est jamais refermée. un trafic dont la rumeur s'est accrue avec la nouvelle limitation de vitesse.
la population stagne depuis un certain temps , on le sait la ville nouvelle est une ville d'activités avant tout avec des immeubles devenus vacants. Les nombreux espaces verts sont une fort belle illusion qui environnent ceux qui y travaillent, ce cadre vert agréable qu'on retrouve dans de multiples lieux mais que l'on regarde sans le contempler, ou moins qu'auparavant. Les rares nostalgiques qui s'attachent à
Janvier 1979 - Quartier de la Cousinerie - Cousinerie, allée de la Corolle,La fin des Chantiers, le début d'une vie... |
leur quartier conservent des souvenirs tangibles aussi solides que les matériaux traditionnels utilisés il y a 50 ans. La ville reste néanmoins une très belle réalisation sur le plan urbain et naturel. Un assemblage de quartiers autonomes et où de nombreuses voies en sens unique (Cousinerie et Triolo principalement) exaspéraient les anciens visiteurs, le GPS (signe du progrès) à balayé tout cela et l'on vient plus souvent à Villeneuve d'Ascq dans un but précis et non pour y déambuler en rêveur pour admirer le caractère de son architecture. Seul le Parc Urbain a conservé son but premier, victime de son succès, l'affluence n'a jamais décrue, et l'on se surprend parfois à venir le lundi pour avoir un peu plus de sérénité, comme pour arrêter le temps.
photos : 1973 -1975- 1978 -1979 Pierre Bruyelle